Médias : 80% des radios privées fonctionnent illégalement au Nord-Kivu

Une vingtaine de stations de radios privées fonctionnent dans l’illégalité au Nord-Kivu. Un constat des institutions publiques à Goma. Et du coup, c’est plus de 600 000 dollars américains de manque à gagner pour le trésor public. Mais aussi, un produit à consommer (l’information) dangereux mis à la disposition du public, rapporte radiookapi.net

Elles sont exactement 35, les stations de radiodiffusion implantées au Nord-Kivu. Quelques-unes depuis une dizaine d’années, d’autres depuis quelques mois seulement. Mais, à part la radio officielle, la RTNC, seules 7 parmi elles ont des documents officiels, soit 20% seulement, affirment les sources officielles.
Pour Florent Babi, journaliste à Goma, c’est l’Etat qui n’a pas su faire appliquer avec rigueur, la loi sur la presse en RDC.

De leur côté, les responsables des médias privés reconnaissent ne pas être en ordre. Mais ils ne manifestent pas moins leur volonté d’y parvenir. Ils estiment toutefois que l’Etat devrait les épauler, compte tenu, notamment, des services qu’ils rendent à la population.

Magloire Paluku, Directeur de la Radio Kivu One, implantée à Goma depuis six mois seulement explique : « Je dois payer à peu près 60 000 dollars américains, et on n’a pas 60 000 dollars en six mois. Normalement je devrais avoir une subvention de l’Etat. Je ne justifie pas le non paiement, mais je dis que c’est en cours. »

Quoi qu’il en soit, le secteur des radios privées doit être assaini au Nord-kivu, déclare Roger Kahindo Muhasa, ancien chef de division provinciale de l’Iinformation et presse. Et de leur côté, les responsables des médias en province déclarent avoir déjà transmis la liste des radios qui fonctionnent dans l’illégalité à la DGRAD, qui est en droit de procéder à des mesures coercitives.