Bernard Kouchner : « Le rapprochement Kabila-Kagame est un point important géopolitiquement »

Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères

Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères

Le ministre français des Affaires étrangères en visite officielle à Kinshasa, poursuit ses entretiens avec les personnalités de l’Etat congolais. Après près d’une heure d’entretien avec le Premier ministre, son programme prévoit une rencontre avec le ministre de la Coopération internationale dans l’après-midi, avant de terminer avec le président de la République. Bernard Kouchner compte aborder plusieurs questions bilatérales, rapporte radiookapi.net

« Je veux dire que géopolitiquement, le plus important qui se soit opéré, c’est le rapprochement, en tout cas l’entente et le dialogue entre le président du Rwanda et le président de la République démocratique du Congo », a déclaré d’emblée le chef de la diplomatie française, avant de se poser cette question : « Est-ce que cela a apporter ses fruits ? Politiquement sûrement. Est-ce que sur le terrain, pour les hommes et les femmes qui sont à l’Est de la RDC, les choses se sont arrangées ? Pas assez »

Cette question et bien d’autres seront certainement des sujets de discussion avec le président Kabila, a indiqué M. Kouchner. A ce sujet, le ministre français a dit qu’il savait déjà la position de Joseph Kabila sur la Monuc et à propos des forces internationales présentes en RDC. Et il a renchéri : « Mais je voudrais connaître qu’est-ce qu’on peut faire pour que la population au Nord et au Sud Kivu puisse, après ces années d’opérations humanitaires et de politique de maintien de la paix, est-ce que la situation s’améliore ? Que peut faire la France et que peut faire l’Europe ? »

Outre cette question, l’homme d’Etat français entend aussi aborder celles de la coopération, de politique régionale et de la forêt après le sommet de Copenhague, avec les autorités congolaises.

strong> Kouchner à Mozito : le retrait de la Monuc est prématuré

Le Premier ministre Adolphe Muzito a reçu le ministre français des Affaires étrangères et européennes à l’Hôtel du gouvernement ce 8 janvier à Kinshasa..
Diverses questions ont été abordées par les deux hommes, notamment : la situation de l’Est et les FDLR, la sécurité, les relations entre la RDC et le Rwanda, les violences sexuelles, le sommet de Copenhague, les relations entre la RD Congo et le FMI.
S’agissant de la situation de l’Est, les deux hommes ont échangé sur les efforts nécessaires visant à favoriser le retour à la paix et à la stabilité dans la région. Le rôle et le futur mandat de la Monuc ont été discutés. Sur ce point, la France juge prématuré le retrait de la mission de l’Onu en RD Congo. Toujours à propos de la Monuc, le chef de la diplomatie française a dit que les autorités congolaises souhaitent que la Mission de l’Onu en RD Congo s’adapte mieux à une tâche orientée vers le développement.

Les violences sexuelles dont sont victimes les femmes de la part de groupes armés ont également été évoquées dans les discussions entre les deux hommes d’Etat. La France souhaite que des efforts supplémentaires soient engagés dans ce domaine.
Sur la question relative des FDLR, sujet des tensions dans la région entre le Rwanda et la RDC, M. Kouchner a salué les efforts réalisés par les deux pays pour une stabilité dans la région. Les choses semblent prendre une bonne tournure, a-t-il indiqué à la presse.

Au niveau des investissements français en RD Congo, le diplomate français a reconnu qu’ils étaient insuffisants au regard de la dimension gigantesque de la RDC. Il a saisi cette opportunité pour rappeler la nécessité d’instaurer un climat de paix favorable au développement.
Parmi les questions abordées entre les deux hommes, il y a eu également les relations entre le FMI et la RD Congo, et le Sommet de Copenhague tenu en décembre 2009.
Sur le sommet de Copenhague, la France envisage dans les prochains jours, la tenue d’une réunion des pays du bassin du Congo.