Depuis environ six mois, les veuves des soldats des Forces armées de la RDC (FARDC) décédés au front au Nord-Kivu réclament le paiement de la rente de survie, sans succès. Elles pensent que ces fonds sont détournés soit au profit de certains responsables militaires, soit au profit de fausses veuves. Lundi 2 novembre, ces veuves ont manifesté leur colère devant le bureau de la 34ème région militaire à Goma.
Lorsqu’un soldat meurt, sa famille continue à percevoir sa solde. Mais, certaines veuves à Goma disent avoir perçu la solde de leurs maris, seulement les deux premiers mois qui ont suivi leur décès. Depuis, plus rien.
Selon d’autres sources au sein de l’armée, des dizaines de noms de soldats décédés ont été omis de listes de paie, sans aucune raison.
«Les listes envoyées aux responsables sont fausses. Seules celles qui sont sur les fausses listes perçoivent l’argent. Nous, on a rien eu», affirme une veuve.
Pour le directeur de la presse à la 34ème région militaire, le capitaine Njike Kaiko, certaines veuves doivent attendre la fin du processus d’identification de toutes les veuves, qu’effectue une équipe venue de Kinshasa.
«Il y avait de vraies veuves et de fausses veuves. Une seule veuve pouvait détenir à elle seule dix jetons. Comment voulez-vous qu’une seule personne soit veuve autant de fois?», s’est interrogé le capitaine Njike Kaiko.
Mais, selon ces veuves, certaines d’entre-elles n’ont pas été identifiées, parce que seulement l’équipe militaire venue de Kinshasa pour ce travail aurait exigé à chacune d’elle, le paiement d’au moins 80 dollars américains avant de figurer sur le listing définitif.
Sur les 4 400 veuves, seules 920 perçoivent à ce jour la rente de leurs maris. Pour les oubliées, il s’agit d’un flou entretenu par certains responsables militaires pour se faire de l’argent sur leur dos.
