RDC: environ 33 000 enfants recrutés par les groupes armés en 15 ans, selon l’Onu

Le chef de la Monusco, Maman Sambo Sidikou, s’exprime au cours de la réunion ministérielle du Cadre de coopération pour la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs à Addis Abeba (Ethiopie). Photo MONUSCO/Orlando Bama

La section protection de l’enfant de la Mission de l’observation des Nations unies au Congo (Monusco) a documenté au cours des 15 dernières années environ 33 000 enfants recrutés par les forces et groupes armés actifs en RDC. Elle a publié mardi 9 février un rapport à ce sujet à l’occasion de la journée internationale de l’enfant-soldat, appelée aussi  journée de la main rouge, célébrée le 12 février de chaque année.  

Ce rapport note que les filles sont particulièrement vulnérables au sein des groupes armés. En plus des épreuves et des souffrances dont les garçons font aussi l’expérience, elles sont la plupart du temps abusées sexuellement par des combattants rebelles, note le rapport.  D’autres sont parfois utilisées  pour  la cuisine ou le nettoyage. Par ailleurs poursuit ce document,  certaines des filles, enfants-soldats, reçoivent également une formation militaire et sont envoyées sur les champs de bataille.

Selon le même rapport, environ de 2055 enfants ont été séparés des groupes armés seulement en 2015 sur l’ensemble de la RDC.

Pour mettre fin à ce fléau d’enrôlement d’enfants dans les groupes armés, la Monusco organise depuis le débutde cette semaine des activités de sensibilisation et de prévention dans les localités de Goma, Kinshasa, Dungu, Bunia, Beni, Butembo, Bukavu, Uvira et Kalémie, pour sensibiliser et prévenir au moins 100 000 enfants, parents et membres de la communauté contre l’utilisation des enfants dans les conflits armés.

Au Nord-Kivu notamment, deux enfants ont été sortis des forces armées de la RDC {FARDC). Ce qui constitue une amélioration par rapport à d’autres années, indique ce rapport de la Monusco.

Des données qui contrastent avec celles du Sud-Kivu ou les représentants de la société civile du Sud-Kivu n’ont enregistré aucun cas d’enfant soldat dans les rangs des FARDC au cours de l’année 2015. A en croire, Murhabazi Namegabe, directeur du Bureau de Volontariat pour l’Enfance et la Santé (BVES) du Sud-Kivu et donc un des représentants de la société civile dans cette province, les FARDC sont devenues des grands alliés dans la lutte contre le recrutement et l’utilisation des enfants soldats au Sud-Kivu.

Il pense par ailleurs que le problème d’enrôlement d’enfants-soldats continue à se poser du côté des groupes armés qui sévissent dans Fizi, Shabunda, une partie de Mwenga , de Walungu, le territoire de Kalehe et une partie de Kabare.

«Ils doivent laisser les enfants libres. Les enfants doivent  aller à l’école, parce que l’avenir de leurs communautés, ce sont ces enfants-là » a-t-il plaidé.   

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