Massacre de Beni: «L’heure est aux messages d’union», plaide Mamadou Diallo

Mamadou Diallo, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’Onu en RDC ; Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire des Nations Unies, et Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) le 18/08/2015 à Kinshasa lors de la conférence de l’Onu. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Six jours après le nouveau massacre de Beni (Nord-Kivu) avec une cinquantaine de morts, le représentant spécial-adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Dr. Mamadou Diallo, lance un appel à l’unité de tous les acteurs impliqués dans la recherche de la paix et de la sécurité dans l'Est du pays. Il a lancé cet appel, vendredi 19 août à Kinshasa, au cours de la 48è session ordinaire du Conseil national exécutif de l’Eglise du Christ au Congo (ECC). 

A l’occasion, les évêques, venus de toutes les provinces du pays, planchent sur plusieurs points notamment sur la demande de la société civile de Beni, qui exige le départ de la MONUSCO de ce territoire du Nord-Kivu. 

Dans sa réaction, Dr Mamadou Diallo  a exprimé son indignation et a présenté ses condoléances attristées au peuple congolais  et aux familles victimes de ces attaques barbares.  Dr Diallo a saisi cette opportunité pour calmer le jeu et appeler à l’unité pour la restauration du climat de paix et de sécurité dans le territoire de Beni et ses environs: 

«L’heure est aux messages d’union et de collaboration forte pour s’attaquer à la situation de Beni, plutôt que des messages qui visent à affaiblir le front unis entre la MONUSCO, les FARDC et le gouvernement congolais». 

Le représentant spécial-adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC a également invité la société civile de Beni à s’impliquer dans la recherche de solutions efficaces contre l’insécurité dans cette partie du pays. 

«Nous avons compris leur [jeunes et société civile de Beni] message et nous les exhortons à travailler avec nous [MONUSCO] pour nous aider à avoir des informations correctes sur les origines de ce groupe, ses motivations et son enracinement dans la communauté locale, ses modes de recrutement et ses stratégies de ravitaillement afin que nous puissions ensemble nous attaquer à la racine du mal pour continuer à affaiblir ce groupe», a poursuivi Dr Mamadou Diallo. 

S’adressant à la société civile, il a lancé un appel  aux confessions religieuses, dont L'ECC, pour aider à s’attaquer aux causes profondes du conflit et surtout éviter le redoutable piège que les jeunes ne soient recrutés par les groupes armés. Pour Dr Diallo, seuls les Congolais  peuvent comprendre les réalités sociologiques complexes, attirant l’attention sur la nécessité d’une approche civilo-militaire pour mieux protéger la population, conformément aux résolutions pertinentes adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies.   

Il a par ailleurs assuré qu’avec les efforts conjoints des FARDC, du gouvernement et de la MONUSCO, les menaces des groupes armés seraient réduites à Beni. Il a rappelé qu’ailleurs qu’à Beni, des groupes armés tels que les FDLR et le M23 avaient été affaiblis et même démantelés. "Nul ne doute qu’avec la détermination du gouvernement congolais et l'appui de la mission des Nations Unies, tous les efforts conjugués  aboutiront à des résultats similaires  ailleurs, notamment, en priorité, pour réduire la menace posée par les ADF à la paix et la sécurité des populations", a-t-il déclaré.

Le représentant spécial adjoint du Sécrétaire général de l'ONU en RDC a par ailleurs évoqué la nécessité d’aller vers des élections inclusives, crédibles et apaisées conditions nécessaires à l'enracinement de la démocratie en RDC.

Lire aussi sur radiookapi.net: