RDC: Joseph Kabila rencontre les activistes de la Lucha

Des militants du Mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) lors d’un sit-in devant le Quartier général de la Monusco à Goma (Nord-Kivu) contre les massacres de Beni. Samedi 14 mai 2016. Photo Monusco/Toussnel Chery.

Le chef de l’Etat Joseph Kabila s’est entretenu pour la première fois avec 47 activistes du mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha) jeudi 18 août à Goma (Nord-Kivu). «C’était une occasion pour nous de lui présenter nos revendications très clairement: il faut de la sécurité dans notre pays, il faut des élections cette année, il faut la liberté d’expression, la libération de nos camarades qui sont en prison et l’ouverture de l’espace politique», a rapporté Ghislain Kasereka, l’un des six activistes de la Lucha récemment amnistiés par Joseph Kabila.

Le chef de l’Etat a répondu à ces jeunes «que les élections vont se tenir dans ce pays [...] Il n’a pas dit quand. Il a essayé d’évoquer certaines contraintes qui peuvent faire que les élections ne se tiennent pas cette année», a encore précisé Ghislain Kasereka.  

Le deuxième et dernier mandat du chef de l’Etat actuel expire le 19 décembre 2016. Et l’article 73 de la constitution dispose: «Le scrutin pour l’élection du Président de la République est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante, 90 jours avant l’expiration du mandat du président en exercice».

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Cette première rencontre entre le chef de l’Etat et la délégation de la Lucha a duré 2 heures. Ces activistes ont également réclamé la libération des autres militants pro-démocratie, notamment Fred Bauma et Yves Makwambala détenus à Kinshasa depuis plus d’une année.

Joseph Kabila a assuré à ces jeunes gens, d’après la même source, qu’il instruirait le Procureur  général de la République pour que ces derniers puissent mener leurs activités sans être inquiétés en RDC.

«Une chose importante, c’est qu’il a lui-même reconnu que tout ce qui se dit sur nous – notamment que la Lucha est un groupe de terroristes, de badauds…, [n’est pas vrai.] Il a dit : ‘moi je vous considère comme des citoyens […] Vous n’êtes donc pas de terroristes’», a poursuivi le même activiste.  

Ghislain Kasereka a affirmé la détermination de la Lucha de poursuivre sa lutte, malgré cette audience avec le chef de l’Etat:

«Nous lui avons dit que nous voulons construire une société avec une population exigeante : ça demande la sensibilisation, la conscientisation… et c’est tout ce que nous allons continuer à faire. Donc, on ne va pas cessé d’être ce que nous étions, parce que nous avons été reçus par lui. Mais, nous allons continuer avec la lutte. Nous allons toujours pousser le peuple de l’avant […], pour que nos lois soient respectées.»

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