Toutes les activités socio-économiques ont été paralysées mercredi 6 septembre à Butembo, à la suite de la journée ville morte décrétée par la société civile locale. Celle-ci exige le départ de tout le comité urbain de sécurité, accusé d’avoir failli face à la persistance de l’insécurité dans cette ville de Butembo du Nord-Kivu.
Les commerces et les écoles n’ont pas ouvert leurs portes ce matin. «Partout, il n’y a pas d’activités», s’est félicité Edgar Mateso, vice-président de la coordination urbaine de la société civile de Butembo.
Cette journée ville morte rentre dans la série d’actions annoncées par la société civile de Butembo, en vue de contraindre les autorités à restaurer la sécurité dans cette ville, frappée par l’insécurité depuis plus de huit mois.
Après l’ultimatum de deux semaines, qui n’a pas produit ses fruits, la société civile dit passer à la vitesse supérieure pour demander au ministre de l’Intérieur et Sécurité de remplacer toutes les autorités tant administratives que des services de sécurité de la ville de Butembo. Ces dernières, selon elle, sont, «incapables de sécuriser la population depuis plusieurs mois.»
Cette nuit encore, un jeune homme de 28 ans a été tué dans la ville de Butembo. Et la nuit dernière, c’est le domicile du secrétaire général académique de l’Université catholique du Graben de Butembo qui a été visité par des bandits armés.
Au vue de cette insécurité persistante, Edgar Mateso prévient que les actions vont continuer jusqu’au remplacement de ces autorités:
«Nous sommes en train d’interpeller le ministre de l’intérieur, [pour] qu’il essaie de trouver une solution à ce problème d’insécurité dans la ville de Butembo. Et nous avons pensé que la meilleure voie de sécurisation de cette ville, c’est de proposer d’autres autorités, surtout au niveau de la police, au niveau de l’armée, même au niveau des autorités administratives.»
Radio Okapi a tenté plusieurs fois de joindre le maire de Butembo sur la question, sans succès.