Le Phare : « Fichier électoral : le rapport final de l’OIF confirme la pollution »

Les journaux de Kinshasa parus ce mercredi 20 juin commentent notamment le rapport final de l’audit du fichier électoral rendu publicmardi par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
 
Ce rapport révèle notamment que le serveur de la CENI hébergeait plus de 6 millions de faussaires, soit environ 5 millions de doublons contre près d’un million de mineurs, relève Le Phare. Ce rapport final, poursuit le quotidien, confirme également la présence de 16,5 % d’électeurs enrôlés sans empreintes digitales, soit environ 8 millions des votants.
 
La sommation de 6 millions de faussaires avec 8 millions de détenteurs de cartes d’électeurs sans empreintes digitales donne 14 millions d’électeurs douteux, pointe le journal, soutenant qu’au regard de ces chiffres communiqués par l’OIF, le tiers de l’électorat enregistré dans le fichier électoral est donc douteux. Pour le confrère, la CENI a produit un travail d’amateur, à cause certainement de son manque d’indépendance vis-à-vis des lobbies politiques.
 
Selon L’Avenir pourtant, le fichier électoral de la CENI est « inclusif, exhaustif et actualisé mais perfectible ». C’est ce que disent en tout cas les experts électoraux de l’OIF dans leur rapport, précise le quotidien. Parmi les points forts relevés dans ce rapport, les experts de l’OIF ont notamment évoqué la performance du matériel d’enrôlement et la bonne gestion des stocks de matériel et de cartes d’électeur vierges ainsi que le rattachement de chaque électeur à un centre d’inscription, rapporte le journal.
 
Capsud.net invite les responsables de la CENI à corriger plutôt les faiblesses de ce fichier électoral relevées dans le rapport de l’OIF pour une bonne tenue des élections. Il ne suffit pas seulement d’organiser les élections, elles doivent être crédibles, soutient le média en ligne qui plaide pour que la CENI œuvre pour l’adhésion générale en prenant également en compte les remarques de l’opposition et de la société civile dans l’actualisation de ce fichier.  
  
Sur un autre registre, Forum des As fait savoir que la session parlementaire extraordinaire demandée par le président Joseph Kabila après la clôture de celle du mois de mars démarre ce mercredi. Et comme plat de résistance de cette session, l’adresse du chef de l’Etat devant les deux chambres réunies en congrès ce vendredi, annonce le confrère qui se demande ce que Joseph Kabila va dire.
 
Le journal croit savoir que le message du chef de l’Etat congolais annoncé ce vendredi a vocation à ne pas être comme toutes les adresses précédentes réunies, expliquant qu’il survient dans un contexte particulier, à six mois des élections qui auraient dû se tenir fin 2016.
Et tout le monde brûle d’impatience d’entendre ce que le chef de l’Etat va dire à la nation, les chancelleries à Kinshasa également, souligne le confrère.
 
La Prospérité
 indique que ce discours du chef de l’Etat interviendra un jour avant la convocation du corps électoral. Le journal pense dès lors que le président de la République ne manquera pas d’évoquer la problématique des élections pour lesquelles, en tant que garant du bon fonctionnement des institutions, il invitera à la fois le gouvernement à mettre les moyens à la disposition de la CENI, le Parlement à libérer les autres lois essentielles et, à la CENI elle-même, de respecter le calendrier électoral tel qu’il avait été publié le 5 novembre 2017.  
Quant à la question de savoir si, oui ou non, le Président Kabila pourrait briguer un troisième mandat, le journal recommande à ses lecteurs de se référer à sa conférence du 26 janvier dernier, pour se souvenir qu’il avait renvoyé la journaliste de RFI ce jour-là, à la lecture de la Constitution. « Comme pour dire que cette dernière ne l’y obligeait pas », suppute le tabloïd.
 
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