Les audiences foraines de la cour militaire ordinaire du Nord-Kivu ont démarré mercredi 8 septembre à Rutshuru-centre, à environ 70 Km au nord de Goma. Pendant dix jours, cette instance judiciaire militaire va instruire plusieurs dossiers relatifs aux divers crimes commis dans ce territoire en proie aux multiples formes de violences.
Pour la journée du mercredi, le greffe de la cour a inscrit, sur l’extrait de rôle, sept causes, dont la plupart de prévenus sont poursuivis pour des faits infractionnels graves. Il s’agit principalement de contraventions liées aux meurtres, détention illégale d’armes et munitions de guerre, participation à des mouvements insurrectionnels. D’autres prévenus sont inculpés par le parquet militaire notamment pour le kidnapping, pratique courante dans le territoire de Rutshuru.
Ces audiences, les toutes premières dans le territoire de Rutshuru depuis l’instauration de l’état de siège au Nord-Kivu au mois de mai dernier, viennent redonner de l’espoir aux victimes de ces atrocités.
Selon les sources de la société civile de Rutshuru, ces audiences, qui revêtent un caractère pédagogique, tombent à point nommé. Car, ces procès sont organisés au moment où le territoire, sous l’administration militaire, reste toujours caractérisé par une insécurité accrue. Celle-ci est marquée par des atrocités flagrantes ainsi que par d’autres formes de violations des droits de l’homme.
Une foule immense a pris d’assaut, depuis les premières heures de la matinée, le bâtiment administratif du territoire, où se déroulent ces audiences.
Quelques victimes venues des villages et localités environnants, ont fait le déplacement jusqu’à Rutshuru-centre pour connaitre le sort de leurs bourreaux jusque-là présumés, affirment des sources administratives.
Ces opérations judiciaires sont appuyées par la MONUSCO, dans son volet d’appui aux institutions judiciaires congolaises.
