Masisi : plus de 80 000 personnes délogées de leurs terres vivent actuellement dans les camps des déplacés (ACEDH)


L'ONG Alerte congolaise pour l’environnement et les droits de l’homme (ACEDH) a indiqué que plus de 80 000 personnes délogées de leurs terres vivent actuellement dans les camps des déplacés en territoire de Masisi. Ceux qui osent défendre ces paysans sont, pour la plupart, en prison.

Dans une déclaration faite ce vendredi 22 avril, à l'occasion de la Journée internationale de la terre, l'ONG ACEDH s'est dit préoccupée par le harcèlement judiciaire et violations des droits et libertés des défenseurs fonciers.

Cette ONG déplore, notamment, l’arrestation et détention de 5 défenseurs des droits fonciers locaux de Masisi et Rutshuru, membres du comité des anciens ouvriers des champs des colons belges, attribués aux grands concessionnaires à l’époque de la rébellion du RCD. C’est dans une affaire qui les oppose à ces concessionnaires depuis avril 2021, au parquet de grande instance de Goma.

Le secrétaire exécutif de l’ACEDH, Me Olivier Ndoole qui estime que détenir en prison des paysans non violents, pour motif d’association de malfaiteurs apparait arbitraire, appelle la justice à reconnaitre le droit de ces derniers aux revendications.

« Comme vous le savez, en cette période de l’état de siège, cette infraction relève de la compétence des juridictions militaires. Nous estimons, qu’en cette période où le gouvernement congolais a adopté la politique nationale foncière, que la justice pourra constater qu’elle a plutôt l’obligation de protéger ces défenseurs très pauvres et vulnérables », a-t-il déclaré.

La Journée internationale de la terre nourricière est organisée le 22 avril de chaque année, depuis 1970, pour sensibiliser la population à « une économie plus durable, qui bénéficie à la fois à l’humanité et à la planète ».   

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