Uvira : les leaders locaux sensibilisés contre les discours de haine


Cinquante différents leaders locaux d’Uvira, issus des institutions étatiques, de la jeunesse, de la société civile ainsi que des mutualités ethniques, ont été sensibilisés mercredi 15 juin sur le cadre juridique national qui réprime les discours de haine ethnique, tribal et racial.

Cette formation dispensée par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), vise à supprimer ce genre de messages, au lieu de les partager, et à décourager leurs auteurs.

L'un des participants, le porte-parole du mouvement citoyen "Engagement citoyen pour le changement" (ECCHA), Samy Bitangalo, indique que les participants ont analysé en détails dans les travaux en carrefours les discours de haine qui diffèrent des messages incitatifs à la haine dans la ville d’Uvira :

« Ici chez nous à Uvira, nous le vivons surtout dans les réseaux sociaux. Je me rappelle l’évènement où on est allé attaquer et vandaliser le bâtiment d’église de nos frères banyamulenge avec l’histoire de kidnapping des enfants. On avait soupçonné qu’il y avait des armes qui étaient cachés dans l’église. Après les enquêtes, il s’est avéré que c’était seulement un prétexte. C’étaient des messages qui étaient éparpillés dans les réseaux sociaux et qui ont produit ces effets-là. »

Parmi les personnes sensibilisées, figure l’inspecteur principal de l’auditorat militaire de garnison, major Buroko Bahati. Ce dernier met en garde les civils que les FARDC et les policiers dans cette campagne de discrimination ethnique :

« C'est question de tomber sur l’auteur, ou celui qui a incité. On tombe sur lui et conformément au code judiciaire congolais, nous l’arrêtons. Pour les militaires, on parle de la discrimination et incitation aux personnes à commettre des actes contraires. La loi est là pour les sanctionner. Ce qui nous bloque jusqu’à ce moment ici chez nous, il n’y a pas de dénonciation. »

Le facilitateur de cette rencontre, Germain Musombwa, juge le contexte actuel très critique.

Il souligne que le BCNUDH/MONUSCO considère les messages incitatifs à la haine comme des alertes dans le cadre de la protection des civils. C’est au regard de l’activisme des groupes armés locaux et étrangers, de conflits de pouvoir coutumier et des conflits fonciers qui minent la région.

Le BCNUDH démarre ce vendredi la même sensibilisation de deux jours à Baraka/Fizi. 

Lire aussi sur radiookapi.net: