L’Avenir : « Pour diverses raisons, l’opposition et l’union sacrée dans la rue ce 20 mai »

L’autorisation de la tenue des manifestations politiques de l’opposition et du pouvoir, le même jour samedi 20 mai, par l’Hôtel de ville de Kinshasa fait l’objet d’analyses et commentaires des journaux parus ce vendredi 19 mai à Kinshasa.

L’Avenir annonce qu’à l’issue d’une réunion convoquée à l’Hôtel de ville de Kinshasa, la marche de l’opposition  (LGD, ECIDÉ, Ensemble pour la République et Envol) a été confirmée le 20 mai 2023.

« Sauf que les militants de ces partis politiques devront prendre un itinéraire atypique, partant du rond-point Sakombi, longeant l’avenue Kasa-Vubu, pour chuter sur la place YMKA », s’étonne le quotidien.

Quel sera le sort des militants de l’opposition habitant la Tshangu et le Mont Amba par exemple ? s’interroge-t-il.

Au même moment, Ngobila a autorisé un meeting de son propre parti politique, l’ACP qui se tiendra au stade municipal de Masina, sans oublier un autre meeting de l’UDPS prévu devant la paroisse Saint Raphaël, poursuit ce journal.

« Avec ce dispositif, les affrontements risquent d’être au rendez-vous, même si l’Hôtel de ville avait tous les temps de décaler la marche d’un camp politique, pour minimiser la probabilité de la violence en cette période très délicate », estime L’Avenir.

Pour Le Journal, il est curieux que la Ligue des jeunes de l'UDPS, le parti présidentiel, a également retenu la même date (20 mai) pour marcher et condamner l'agression du Rwanda contre la RDC sous la bannière du M23 et apporter le soutien tous azimut au chef de l'Etat Félix Tshisekedi.

« Du coup, ces deux actions qui ne vont pas manquer de provoquer des étincelles », ont fait réagir plusieurs compatriotes en sens divers, ajoute ce quotidien.

« C’est le cas de Shekomba Okhende qui, sur twitter, a souligné que l'UDPS a le know low de la rue depuis 1981, ça fait partie des méthodes de lutte dont elle a la maîtrise. Et par contre, l'opposition actuelle devrait inventer ses propres méthodes de lutte et non espérer battre l'UDPS sur son propre terrain, avant de conclure que la marche du 20 mai est un mort-né », rapporte le tabloïd.

Selon La Prospérité, le bloc de Lubumbashi a saisi le bureau de la Cour pénale internationale et de la Mission de l’organisation des Nations Unies pour la Stabilisation de la RDC(MONUSCO) pour solliciter l’encadrement de leurs militants.

D’après Prince Epenge relayé par les réseaux sociaux, le déploiement des agents de la CPI et de la MONUSCO permettrait, surtout pour cette cour internationale, de recenser toutes les bavures policières lors de cette activité démocratique, indique ce journal.

Il rappelle que ledit regroupement des leaders de l’opposition dénonce la vie chère, l’insécurité dans plusieurs coins du pays notamment, à Kinshasa ainsi que la planification de la fraude électorale.

Pour Congo Nouveau, Il apparaît clairement un jeu de dates tendant à justifier et légitimer la marche annoncée avec pour objectif, sinon d’amener l’opposition à décaler de nouveau sa marche,  du moins à renvoyer toutes les manifestations, « l’objectif à peine avouée étant tout simplement d’empêcher au quatuor de l’opposition de chauffer la rue ce samedi ».

« Et le coup du parti présidentiel n’est pas le premier du genre autour de la même marche de l’opposition », commente ce trihebdomadaire.

Il rappelle que « pour la première annonce du 13 mai, un membre des « forces du progrès » avait publié une vidéo dans laquelle il annonçait que sa structure allait infiltrer cette marche de l’opposition pour agresser Moïse Katumbi. Le concerné n’a nullement été inquiété depuis ».

Congo Nouveau d’ajouter :

« Et pour ne pas faire les choses à moitié, Gentiny Ngobila s’invite lui-même à la confusion en gestation avec son parti qui annonce également une sortie ce même samedi 20 mai 2023. L’ACP va, en effet, tenir un meeting au stade municipal de Masina ».

La République, quant à elle, revient sur les itinéraires des uns et des autres, tels que tracés par l’autorité urbaine pour ces marches du 20 mai. 

En effet, rapporte-telle, pour éviter les affrontements dans la capitale congolaise, a dit le ministre provincial de l’intérieur Gratien Nsakala, le gouverneur a tracé les itinéraires comme suit :

-La marche de l’opposition ira du rond-point Sakombi via l’avenue Kasavubu et rond-point victoire pour chuter devant le terrain YMCA.

-Celle de la Ligue des jeunes de l’UDPS ira du rond-point Ngaba pour chuter devant le stade Tata Raphaël, situé à quelques mètres du terrain YMCA.

«Pendant la réunion, l’autorité urbaine a appelé à la discipline et à la responsabilité de chacune des organisations politiques. Il a donc exhorté chacun des leaders à encadrer ses militants afin que tout l’ordre public soit préservé, à éviter tout acte de vandalisme et de préserver l’ordre public», a déclaré le ministre provincial de l’intérieur.

Le gouverneur a aussi rappelé qu’en cas de trouble à l’ordre public, la responsabilité pénale et civile des organisateurs sera engagée, conclut ce tabloïd.

Colloque international sur la justice constitutionnelle et le contentieux électoral

Dans un autre registre, Le Potentiel rapporte qu’au lendemain de la convocation, par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), de l'électorat pour la députation nationale, le président de la République a initié, jeudi 18 mai, un colloque international sur la justice constitutionnelle et le contentieux électoral.

« À quelques mois du scrutin de décembre, ces assises préparent bien le lit au bon traitement des contentieux électoraux, surtout que la loi attribue à la Cour constitutionnelle le pouvoir de publier les résultats définitifs de la présidentielle et des élections législatives nationales », commente ce quotidien.

Ceci dit, ce colloque entend donc ouvrir une réflexion sur la place de la justice constitutionnelle dans la consolidation de l'État de droit et de la démocratie constitutionnelle, ajoute ce journal.

D’après lui, le souci du gouvernement, en organisant ces assises, c'est d'ouvrir le pays à une justice libre, équitable, distributive et opposable à tous, afin que la loi de la force cède la place à la force de la loi. Car " la justice libère une nation ", dit-on, conclut Le Potentiel.