A plus ou moins une semaine de la fin de l’ultimatum accordé aux Mbororo par l’état-major opérationnel des FARDC basé à Dungu( Haut-Uele), deux grands mouvements de ces éleveurs sont actuellement observés dans la région, notamment du côté du territoire de Faradje.
Le premier part du nord vers le sud, c’est-à-dire de Faradje vers la frontière avec le Soudan du Sud. En revanche la seconde vague prend la direction du territoire de Watsa.
Cet ultimatum accordé aux Mbororo depuis le 10 mai dernier court jusqu’au 1er juin prochain. Alors que ces éleveurs ont commencé les mouvements vers leur lieu de cantonnement à Niangara, la population les en empêche, au motif qu’à leur passage, leurs troupeaux dévastent les champs. L’administrateur assistant du territoire de Faradje, Benjamin Abiandro, en appelle au bon sens de tous.
« Ils sont déjà en train de partir nous sommes très contents. Que la population les laisse partir parce que nous cultivons les champs, nous vivons des champs. Depuis que le monde a existé, il n’y a aucune bonne relation entre éleveurs et agriculteurs. Cette cohabitation nous parait très difficile », a recommandé Benjamin Abiandro.
La Synergie des organisations de la société civile de Faradje qualifie la décision des autorités militaires de salutaire. Jean Claude Malitano, coordonnateur de cette structure citoyenne leur demande d’envisager des mesures idoines pour l’encadrement de ces mouvements :
« Nous demandons à nos autorités d’organiser une rencontre qui va réunir pratiquement toutes les parties prenantes au niveau de notre province afin d’analyser, mettre sur pied des mécanismes pour faire aboutir cette décision, qui est vraiment salutaire ».
La société civile espère par ailleurs qu’au terme de leur identification, le statut de ces éleveurs Mbororo au pays sera clairement précisé. Puisque souligne-t-elle, ils sont considérés tantôt comme des réfugiés climatiques, tantôt comme des immigrés ou encore des demandeurs d’asile.
Dans un communiqué daté du 10 mai, le général major François Mukalay Ngoy, commandant du secteur opérationnel Uele, avait lancé un ultimatum de vingt et un jours aux éleveurs Mbororo pour être identifiés et cantonnés.
Ils devaient rejoindre Nambia, une entité du territoire de Niangara où ils seront identifiés et cantonnés.
Les FARDC avaient averti qu’elles mèneront « une opération de grande envergure de traque de récalcitrants Mbororo, qui ne vont pas se soumettre aux lois congolaises en matière d’immigration ».