Le Potentiel: "Conférence de Kampala: l'échec"

De gauche à droite: Les présidents du Rwanda Paul Kagame, de la Tanzanie Jakaya Kikwete, de l’Ouganda Yoweri Museveni et de la RDC Joseph Kabila à l’ouverture du sommet des chefs d’Etat de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs à Kampala, le 7 août 2012. Photo Droits tiers.

Revue de presse de jeudi 9 août 2012.

Le sommet de Kampala, l’effectivité de la force internationale neutre, comment mettre fin à la guerre au Nord-Kivu…Les journaux kinois s’y attèlent dans leurs colonnes de ce jeudi.

Le Potentiel ne passe pas par le dos de la cuillère et titre à sa une: « Conférence de Kampala: l’échec ! ».

Le quotidien avance quatre raisons pour expliquer ce qu’il considère comme étant un échec du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL). Selon le tabloïd, « les caprices de Kagame exaspèrent ses soutiens occidentaux face au drame humanitaire vécu dans l’Est de la RDC, le poids de l’opinion publique congolaise qui veille au grain voire aux détails, le quorum des chefs d’Etat présents à ce sommet sème le doute sur leur adhésion à la démarche. Enfin, Kampala est considéré comme juge et partie. Encore du temps perdu ! »

Le journal explique que pour une fois, Kigali n’a pas trouvé gain de cause dans ses revendications. Kinshasa est ainsi parvenu à le faire fléchir.

Le même point de vue est partagé par L’Observateur. Présenté comme  le sommet de l’espoir pour les populations meurtries du Nord Kivu en proie à la guerre, le sommet organisé mercredi à Kampala n’a pas tenu toutes ses promesses. Selon le journal, les dirigeants de CIRGL, entre autres Joseph Kabila, Paul Kagame, Yoweri Museveni,… n’ont pas accordé leurs violons sur le point le plus important inscrit à l’ordre du jour à savoir la force internationale neutre à déployer le long de la frontière entre le Rwanda et la RDC.

Le potentiel attenue néanmoins cet échec et affirme qu’une brèche a vite été trouvée à Kampala pour camoufler l’échec de cette rencontre. Un sous-comité, composé des ministres de la Défense de la CIRGL, a été mise en place, avec pour principale mission de proposer des pistes de solutions pour «l’opérationnalisation» de la Force internationale neutre.

La Prospérité explique que ce sous-comité présidé par l’Ouganda devra proposer des éléments précis sur l’opérationnalisation de cette force dans deux semaines au président en exercice de la CIRGL et quatre semaines, pour soumettre son rapport final au Sommet des Chefs d’Etat de la CIRGL.

Outre la problématique de la force internationale neutre, les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé, entre autres, de mener des actions vigoureuses de façon à faire cesser définitivement les combats dans l’Est de la RDC, sans exclure la possibilité de prise de sanctions à l’endroit de ceux qui obstruent le processus de paix, conclut le journal.

L’Avenir rapporte que l’Angola a défendu la République démocratique du Congo au sommet de Kampala. Il n’était pas le seul. Le Congo/Brazzaville, le Kenya et la Zambie ont beaucoup intervenu en faveur de la RDC. Comme l’Angola, ces trois pays ont soutenu la RDC à bout de bras, écrit le journal.

Quant au Rwanda et au Burundi, poursuit L’Avenir, ils ont été naturellement virulent à l’endroit de la RDC. « Le contraire aurait étonné plus d’un. C’est une façon pour eux de continuer à montrer à l’opinion internationale qu’ils n’y sont pour rien dans ce qui arrive à la partie orientale de la RDC. S’agissant de l’Ouganda, sa position n’a pas été claire. Ce pays a joué au chat et à la souris changeant de langage selon les circonstances. C’est à l’hypocrisie que ce pays a joué et on ne peut pas trop compter sur son appui », conclut le quotidien proche du pouvoir.