Forum des As: « Kabila-diplomates: les dessous d’une interpellation »

Le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila actuel président de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement du Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (Comesa) le 27/02/2014 à Kinshasa, lors de la clôture du 17e sommet. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse kinoise du lundi 2 juin 2014


Forum des As fait sa une ce lundi sur la rencontre entre le président de la République et les ambassadeurs accrédités dans son pays.

Ce n’est pas tous les jours, ni tous les mois qu’un chef de l’Etat s’adresse aux ambassadeurs accrédités dans son pays ainsi qu’au représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, fait le remarquer le journal. Lorsqu’il le fait, commente le confrère, c’est qu’il a un message à faire passer.

Si, officiellement, le speech du Raïs était axé sur la situation sécuritaire du pays, l’état de l’économie, le processus de consolidation de la démocratie et la diplomatie, c’est surtout l’aspect de la politique interne de la RDC qui était au centre de la rencontre avec l’ingérence des chancelleries étrangères, révèle le quotidien.

« Que des rumeurs autour des relations entre certains acteurs politiques rd-congolais et des chancelleries étrangères surtout occidentales. Ajouter à cela un agenda très politique intérieur attribué aux envoyés spéciaux de différents partenaires extérieurs de la RDC attendus très prochainement à Kinshasa. Que des pressions sur la formation du Gouvernement de cohésion ! A cette allure, les chancelleries donnaient l’impression de vouloir ressusciter le Comité international d’accompagnement de la transition (CIAT) connu sous la transition dite « 1+4 », c’est-à-dire un président de la République assisté de quatre vice-présidents », écrit Forum des As.

Face à ce tableau, poursuit le journal, Joseph Kabila est sorti de sa réserve pour recadrer le corps diplomatique accrédité en RDC, en ce y compris le représentant spécial du secrétaire général de l’organisation des Nations unies en RDC.

Au cours de cette réunion, révèle le quotidien, le chef de l’Etat a déclaré que son pays n’est pas sous surveillance de la Communauté internationale.

Joseph Kabila a ainsi dénoncé les initiatives de certains partenaires extérieurs qui donnent l’impression de vouloir créer des structures parallèles aux institutions en place en RDC.

Sur le même sujet, Le Phare se demande ce qui se passe entre la RDC et la communauté internationale. Le journal estime que l’on est bien en droit de se poser cette question, après les propos très durs tenus par le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, à l’endroit des membres du corps diplomatique accrédités dans notre pays, dans leurs relations avec l’Opposition ainsi que les sensibilités de la Société civile qui lui sont proches.

Les observateurs pensent qu’au-delà d’observations qui paraissaient avoir un caractère général, note le quotidien, la personne directement visée n’était autre que Martin Köbler, Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’Onu et patron de la Monusco.

C’est ce responsable onusien, révèle le Phare, qui a initié, depuis plusieurs semaines, une série de concertations entre son institution, la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), la Majorité Présidentielle, l’Opposition (toutes tendances confondues) et la Société Civile (toutes sensibilités confondues).

La sortie médiatique du Chef de l’Etat face aux ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques, donne à croire que la démarche de la Monusco n’était pas du tout appréciée par les autorités congolaises, croit savoir le journal.

L’Avenir revient également sur cette rencontre. « Kabila tape du poing sur la table », titre le quotidien qui estime que le chef de l’Etat congolais a eu les mots justes pour fustiger cette situation.

« La politique de la RDC ne peut se faire qu’au travers des institutions politiques du pays », aurait martelé Joseph Kabila au cours de cette réunion.

Dans d’autres pays, soutient L’Avenir, cette situation nécessiterait l’expulsion des diplomates.

Mais considérant que la Rd Congo est un pays qui vient de mettre un terme à la guerre et dont le cadre macro-économique stable se renforce au jour le jour, peut-être il était important de responsabiliser chaque diplomate et lui dire que le pays a besoin de la contribution des uns et des autres pour son émergence, souligne le confrère.

Pour sa part, La Prospérité consacre sa une à la situation de la Société nationale de chemin de fer du Congo (SNCC).

Fraîchement nommé administrateur délégué, écrit le quotidien, Ilunga Ilunkamba trouve cette entreprise dans un état comateux où  tous les indicateurs sont au rouge.

Dans une interview accordée à La Prospérité, le nouveau patron de la SNCC dresse un état des lieux de ce géant qui est en passe de se relever, du moins si tous les moyens sont mis à la disposition de la nouvelle équipe dirigeante.

A en croire Ilunga Ilunkamba, sur 3.641 Km de voie qui constituent le réseau SNCC, 1.234 Km nécessitent un renouvellement complet à moyen terme.

Le Phare estime que le nouveau patron de la SNCC hérite « d’un canard très boiteux ».

Les indicateurs de cette entreprise sont au rouge, indique le quotidien, expliquant que son outil de production est constitué de 30 locomotives, vieilles de 40 ans.

Son personnel accuse 68 mois d’arrières de salaires. Quant à ses dettes, elles sont évaluées à 245 millions de dollars américains.

En dépit de ce tableau sombre, note cependant Le Phare, le nouveau manager de la SNCC se veut optimiste. Il voudrait, en priorité, restaurer la paix sociale.