«Il est nécessaire de créer une commission vérité et réconciliation pour le district de l’Ituri ». C’est l’une des conclusions de la conférence annuelle du Réseau Haki Na Amani, une ONG locale d’accompagnement du processus de pacification de l’Ituri. Conférence qui s’est clôturée jeudi à Bunia, rapporte radiookapi.net
L’option de la création d’une commission vérité et réconciliation a été adoptée par environ 80 participants. Les juges, chefs coutumiers, députés provinciaux et acteurs de la société civile ont pris part à ces assises. L’idée a été adoptée à l’unanimité des participants à l’issue de deux jours de discussions.
Bien que soutenue par tous, cette idée soulève quelques préoccupations. Il s’agit d’abord de savoir quel type de vérité. Là, les suggestions sont diverses. Christophe Ikando, administrateur du territoire de Mahagi estime, pour sa part, que la vérité doit porter sur les pillages qui se sont passés dans plusieurs villages. Il cite entre autres, les massacres et les meurtres qui ont eu lieu entre les différentes communautés de l’Ituri.
Pour sa part, le pasteur Ubeshe Jiangay de l’Eglise protestante de l’ACK 20, soutient qu’il y a également à se dire entre communautés concernant les mœurs négatives. «Il ne faut pas dire à l’enfant que nous ne nous marions pas avec telle ou telle autre ethnie ou faire croire que tel peuple est inférieur à tel autre. Ce n’est pas intelligent. C’est cela que j’appelle vérité», a-t-il cité à titre illustratif.
Haki Na Amani a salué l’enthousiasme des participants. Elle estime tout de même qu’il y a des postulats à poser. « Les gens sont prêts et même pressés. Il est donc opportun de chercher des compétences et de l’expertise », affirme Eric Mongo du Réseau Haki Na Amani. Le Réseau indique qu’il a besoin de temps pour chercher des moyens devant supporter le processus.
