Le Phare : « Guerre ouverte chez les Kabilistes »

Olivier Kamitatu, ministre du Plan, a été révoqué du gouvernement par Joseph Kabila. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse du jeudi 17 septembre 2015

Les journaux parus ce jeudi reviennent sur les dernières évolutions au sein de la Majorité présidentielle dont ont été exclus les signataires de la lettre ouverte adressée à Joseph Kabila. Une lettre dans laquelle ils appelaient le chef de l’Etat à l’alternance politique.

 Le Phare parle « d’une guerre ouverte chez les kabilistes ».

Comme on le pressentait, écrit le journal, le bureau politique de la Majorité présidentielle s’est réuni en urgence mercredi 16 septembre en vue d’examiner la situation créée en son sein par la lettre adressée, en date du 14 septembre, à son « Autorité Morale », Joseph Kabila, par un groupe de ses membres réunis au sein du G7.

Pour le quotidien, le fait le plus cocasse de cette réunion est que les « frondeurs » ont confirmé leur désaccord avec leurs compagnons politiques en claquant bruyamment la porte.

Le communiqué publié à la suite de ce bureau politique et repris par le même journal mentionne que les auteurs du mémorandum au chef de l’Etat se sont auto exclus de la Majorité présidentielle.

« Ils ont manifesté en quittant eux-mêmes la séance du Bureau Politique avant la fin de celle-ci », fait savoir le même document.

A la suite de cette exclusion, le chef de l’Etat a publié des ordonnances révoquant le ministre du Plan, Olivier Kamitatu, et son conseiller spécial en matière de sécurité, Pierre Lumbi. Les partis de ces deux personnalités sont signataires de la lettre ouverte adressée à Joseph Kabila.

Ce que l’on pressentait depuis quelques temps a fini par se réaliser, lance Forum des As.

Le ministre Olivier Kamitatu du Plan et le conseiller spécial Pierre Lumbi, qui n’étaient plus en odeur de sainteté avec l’Autorité morale et une bonne partie des membres de la Majorité présidentielle, ont finalement été révoqués, écrit le confrère pour qui les observateurs regrettent que les deux précités n’aient pas anticipé en tirant les conséquences de leurs actes.

Dans la suite de ces révocations, Forum des As annonce que Mwando Nsimba, vice-président de l’Assemblée nationale, un autre signataire de la lettre, va démissionner ce jeudi.

Des sources croisées révèlent que l’élu de Moba et patriarche du Katanga pourrait déposer sa démission du poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale, écrit le quotidien.

Une façon, précisent ces sources, pour Charles Mwando de tirer les conséquences de la prise de position de son regroupement politique. Si l’intéressé a gardé silence toute la journée d’hier, certains de ceux qui le connaissent, jugent vraisemblable cette option, fait savoir le journal.

L’Avenir s’intéresse aux conséquences de l’exclusion des leaders du G7 de la MP sur la configuration du Parlement.

Cet acte aux graves conséquences politiques exige aux concernés de quitter les postes qu’ils occupent dans les bureaux de deux chambres parlementaires, soutient le journal.

Puisque deux des chefs de partis politiques signataires ont été révoqués du Gouvernement et du cabinet du chef de l’Etat, y aura-t-il le désaveu des députés à leurs chefs des partis politiques ?, s’interroge le quotidien.

Les réactions des partis dont les leaders ont signé la lettre ouverte ne sont pas les mêmes.

Ainsi, comme le relaie La Prospérité, le Bureau politique du MSR élargi aux députés et sénateurs, s’est aussi penché sur la décision de révocation de Pierre Lumbi, conseiller Spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité. Sans trop de commentaires, note le journal, les cadres de cette formation politique réaffirment leur soutien à Pierre Lumbi. Ils disent maintenir leur  confiance dans la lutte que ce dernier mène,  depuis plusieurs décennies,  pour la fondation et l’émergence d’un Etat de droit au Congo.

Les cadres de l’Unafec de Kyungu wa Kumwanza ont adopté une tout autre position.

Dans une déclaration publiée mercredi, il disent avoir appris avec « regret et indignation » que leur leader fait partie des « frondeurs », écrit dans un autre article de La Prospérité.

Le journal reprend d’ailleurs l’intégralité de ce communiqué dans lequel on peut lire:

« La signature de Monsieur Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza n’engage que lui et lui seul et non l’UNAFEC ».

Dans ce communiqué l’Unafec « réaffirme son appartenance à la Majorité présidentielle et réitère son soutien indéfectible au président de la République ».

Une référence historique à la Une du Potentiel qui estime que les frondeurs de la MP sont sur les traces de 13 parlementaires, « qui ont fissuré de l’intérieur l’édifice du MPR » de Mobutu.

Pendant la deuxième République, un groupe de treize parlementaires avait adressé une lettre célèbre au président Mobutu, rappelle le journal.

A l’époque, ces personnalités réclamaient notamment l’ouverture des espaces de liberté, le respect des prescrits de la constitution.

Le Potentiel trouve une similitude avec la situation qui prévaut actuellement au sein de la Majorité présidentielle.

Changement de décors et de temps, le G7 vient d’emprunter la même voie, juge le journal.

Le G7 est en passe de devenir, par la force des choses, l’espoir de la démocratie en RDC, écrit le quotidien. Comme l’ont été les 13 parlementaires…