RDC : lancement de la campagne « 16 jours d'activisme contre les violences faites à la femme »

Le ministère du genre, famille et enfant a lancé, vendredi 25 novembre à Kinshasa,  la campagne « 16 jours d'activisme contre les violences faites à la femme » pour mobiliser des ressources à l’échelle nationale et lutter contre les violences faites à la femme en République démocratique du Congo.

 Thérèse Olenga, ministre provinciale du Genre de Kinshasa, s’est félicitée des résultats engrangés par la RDC dans  la lutte contre des violences faites aux femmes et notamment contre les violences sexuelles. Elle a exposé sur l’engagement de l’exécutif provincial de Kinshasa à mobiliser les ressources «pour financer les projets visant à éliminer la violence faite aux femmes ».

L’ambassadeur de la Suède en RDC, représentant les bailleurs de fonds, a  souligné la nécessité de financer la campagne si l’on veut  bien atteindre l’objectif 5 du développement durable 2030 sur l’égalité de sexes.

« La violence exercée contre les femmes et les filles est une violation flagrante  des droits humains. Le financement est incontournable pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles. C’est à ce titre que la campagne met cette année l’accent sur la nécessité de financer durablement les efforts visant à mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles », indique-t-elle.
 
Près de 1500 cas des violences faites aux femmes en Ituri
 

A l’occasion du lancement de cette campagne, les membres du gouvernement provincial, des ONG et organismes internationaux ont fait remarquer que près de mille cinq cents cas de violences faites aux femmes ont été enregistrés depuis le mois de janvier dans la province de l’Ituri.

Le thème choisi cette année en Ituri est : « impliquons les hommes pour éradiquer les violences faites à la femme et à la jeune fille ».

Les personnalités présentes à la cérémonie ont reconnu que malgré des efforts fournis par différents partenaires, plusieurs défis restent à relever pour mettre fin à ce fléau qui ternit l’image de la province de l’Ituri.

La responsable de l’ONG Forum des mamans de l’Ituri (FOMI), Jacqueline  Malosi, indique que c’est la persistance des forces et groupes armés qui fait subir le poids des violences sur la femme et la jeune fille  de l’Ituri. Elle cible notamment la collectivité de Walendu Bindi  où persiste l’activisme des miliciens de la FRPI  et Maï-Maï  Simba en territoire de Mambasa.

Le responsable de l’UNICEF en Ituri reconnait que différents partenaires mènent des efforts considérables pour rétablir la dignité des victimes des violences sexuelles. Il évoque notamment la prise en charge médicale, psycho-sociale et juridique pour laquelle la Monusco, l’UNICEF, le PNUD ainsi que d’autres organisations mettent à la disposition des victimes des fonds nécessaires à travers différents programmes. 

Mariages précoces à Walikale

Cette journée a été marquée par plusieurs manifestations, dont une marche pacifique à laquelle ont pris par toutes les couches de la population accompagnée des autorités de de Walikale au Nord-Kivu.

A l’occasion, Fiston Misona,  président de la jeunesse de Walikale au Nord-Kivu, a dénoncé un nombre élevé des mariages précoces et les difficultés d’accès à la prise en charge pour victimes :

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Dans la province de la Tshopo, plus de quatre cents élèves du secondaire dans la cité d’Isangi, située à 125 Km à l’ouest de Kisangani, ont été sensibilisés samedi 26 novembre sur les violences sexuelles et surtout la nécessité de les dénoncer.

Cette campagne a été organisée par la MONUSCO à travers le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme en collaboration avec l’observatoire des femmes d’Isangi.

Selon Sylvain Masudi, officier chargé de violences sexuelles au Bureau conjoint des  Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), la cité d’Isangi est parmi les entités qui enregistrent plusieurs dossiers de violences sexuelles traitées au tribunal de grande instance de Yangambi.

Nord-Ubangi : 195 cas enregistrés

Levons nous tous contre les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes à la maison, à l’école et au sein de la communauté: Non au viol, au mariage précoce et aux violences conjugales”, est le thème de la campagne des 16 jours d’activisme lancée le vendredi par la gouverneure du Nord-Ubangi, Marie-Thérèse Gerengbo, au camp des réfugiés à Inke, localité à 45 kilomètres de Gbadolite.

Elle a fait état de 195 cas de violences sexuelles enregistrés dans sa province, depuis le début de cette année. Parmi les victimes, il y a eu 175 femmes et 20 hommes. D’où, la nécessité, a-t-elle estimé, de conjuguer des efforts entre les pouvoirs publics, les leaders communautaires et la population-même, en vue d’essayer de juguler ce fléau  encouragé par l’impunité des auteurs, les arrangements à l’amiable, les us et coutumes. 

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