Le Potentiel: «Beni : une nouvelle rébellion en gestation»

Revue de presse du vendredi 23 juin 2017

Les affrontements qui ont opposé jeudi l’armée à un groupe armé dans la ville de Beni sont beaucoup commentés dans la presse.

Pour Le Potentiel, cette attaque comme celles enregistrées la semaine dernière dans cette région du Nord-Kivu seraient l’œuvre d’une nouvelle rébellion.

La coïncidence entre ces nouvelles attaques et l’évasion de 930 détenus de la prison de Kangbayi à Beni est assez frappante, analyse le journal qui signale que parmi les évadés il y avait d’anciens miliciens.

Le quotidien estime que ces nouvelles attaques n’ont rien à voir avec la série de massacres de masse que Beni a connue il y a plus d’une année. «Les attaques de Kabasha et de Beni semblent plus structurées et mieux organisées», a confié au journal un élu de la ville de Beni.

Depuis ces nouvelles attaques, révèle Le Potentiel, il se chuchote une nouvelle rébellion sous le label de MNR (Mouvement national pour la révolution).

Sur DEPECHE.CD, Omar Kavota, l’une des figures les plus en vue de la société civile du Nord-Kivu, pointe également du doigt le MNR comme responsable des récentes attaques contre la ville de Beni.

Considérant l’impressionnante dotation logistique de cette coalition des rebelles, « nous continuons à penser que cette nouvelle rébellion est appuyée politiquement et militairement par l’extérieur, qu’il importe de démasquer et de démanteler », rapporte un communiqué de l’ONG CEPADHO cité par le site Internet d’infos.

«Rébellion matée», titre pour sa part Le Phare qui se penche aussi sur les combats entre l’armée et un groupe armé à Beni. Combats remportés par les militaires congolais appuyés par la MONUSCO, fait savoir le journal.

Le quotidien indique que pendant tout le dernier week-end, la périphérie de la ville de Beni a essuyé des attaques répétées des combattants qui se réclamaient du MNR.

Pas d’enquête internationale au Kasaï

Les journaux parus ce vendredi reviennent également sur l’annonce du retrait de la proposition européenne concernant la mise en place d’une enquête internationale sur les violences aux Kasaï.

Pour La Prospérité et L’Avenir, ce retrait est une victoire pour le gouvernement congolais qui était opposé à la mise en place de cette enquête internationale.

C’est à la solidarité des pays africains et latino-américains qu’il faut attribuer cette victoire diplomatique, mentionne La Prospérité.

Pour défendre la position du gouvernement congolais, Marie-Ange Mushobekwa, Alexis Thambwe Mwamba et She Okitundu auront été, en amont comme en aval, des travaux de Genève, lâché au front, explique le journal pour qui ce déploiement, surtout auprès de leurs pairs africains, aura fait de l’effet.

«Victoire éclatante», s’emporte également L’Avenir.

Kinshasa a fait valoir sa raison face au complot d’ingérence de certaines puissances colonialistes dans ses affaires internes et avait démontré sa bonne foi en acceptant la coopération des Nations Unies aux enquêtes, écrit le quotidien.

Le journal salue «la diplomatie proactive de Kinshasa».

Pour Le Phare, «il s’agit là d’un grand soulagement pour les autorités de la République Démocratique du Congo».

Le journal estime ainsi que le spectre de la machine répressive de la Cour pénale internationale s’éloigne pour les commanditaires et auteurs des massacres, fosses communes, viols, attaques à caractère xénophobe.

Pas d’accréditation pour Sonia Rolley

Certains medias commentent également les protestations de RFI à propos du non renouvellement de l’accréditation de sa correspondante en RDC, Sonia Rolley.

Dans un communiqué publié jeudi, la radio française annonce que la demande du renouvellement de l’accréditation de sa journaliste est restée sans réponse, rapporte CAS-INFO.

Le site Internet d’infos rappelle que Sonia Rolley venait de réaliser un riche web documentaire sur les violences au Kasaï largement commenté dans le pays.

Un reportage sensible qui pourrait influencer une décision défavorable à la reporter, commente le media en ligne.

ACTUALITE.CD reprend la réponse du ministre de Medias, Lambert Mende, aux protestations de RFI.

«Sonia Rolley est journaliste comme tous les autres, RFI n’a pas à mettre pression sur moi. Je suis un ministre de la république », a déclaré le ministre cité par le media en ligne.

Lambert Mende dit n’avoir pas encore pris de décision au sujet du renouvellement de l’accréditation de la journaliste de RFI.

«S’il faut donner l’accréditation, on va le faire, si non, on va le dire tout haut», a encore déclaré le ministre joint au téléphone dans la soirée par ACTUALITE.CD.