Le Phare : «Affaire UDPS. Sans qualité, Loseke débouté par le ministère public»

Revue de presse de jeudi 29 mars 2018
 
L’audience publique du procès qui oppose Tharcisse Loseke Nembalemba, président délégué de l’UDPS/Tshibala, à Jean Marc Kabund-a-Kabund Tshimanga, secrétaire général de l’UDPS, s’est tenue comme annoncée, mercredi 28 mars devant le Tribunal de paix de Matete, renseigne Le Phare.
 
Le quotidien rapporte que Jean-Marc Kabund-a-Kabund a été accusé de faux et usage de faux. Ce dernier a soulevé, à travers le collectif de ses avocats, plusieurs exceptions dont le défaut de qualité et d’intérêt dans le chef de Loseke, obscurité dans le libellé, question préjudicielle, précocité de l’action et nationalité belge dont est détenteur Tharcisse Loseke. Sur base des pièces versées au dossier, le tribunal a indiqué se trouver en face de deux statuts, à savoir ceux de 2013, présentés par Jean Marc Kabund-a-Kabund, et ceux de 2017, présentés par Tharcisse Loseke.
 
Après un examen rapide des deux textes, il a conclu en l’existence de deux partis politiques différents, ajoute le tabloïd, qui fait remarquer que selon les statuts de 2013, le parti est dirigé par un président et, en cas d’empêchement, c’est le Secrétaire général qui assume son intérim. Par contre, dans les statuts de 2017 déposés par Tharcisse Loseke, le parti est dirigé par un président ainsi que des vice-présidents. En cas d’empêchement du président, un président délégué assume sa responsabilité et le président devient dans ce cas «autorité morale». Par conséquent, Tharcisse Loseke n’a aucune qualité pour initier une action en justice contre Jean Marc Kabund-a-Kabund.
 
En attendant le jugement du tribunal, Tharcisse Loseke a tout de même demandé l’arrestation de Jean Marc Kabund, selon Cas-info.ca «J’attends le jugement… toutes les exceptions ont été balayées par mes avocats avec des preuves à l’appui, […]Et, puisque ces sont des manœuvres dilatoires qui tendent à éviter le débat sur le fond, nous attendons l’arrestation de Kabund», a déclaré M. Loseke, cité par le média en ligne.
 
Ce qui n’est pas l’avis de Politico.cd qui indique plutôt que Loseke veut la réconciliation de l’UDPS.

«Nous ne voulons pas qu’il y ait plusieurs UDPS: Mubake, Tshisekedi», a dit Tharcisse Loseke, après l’audience, précise Politico.cd. Pour Loseke, cité par Politico.cd, il est nécessaire de s’unir afin de reconfigurer l’UDPS en fonction des ambitions des uns et des autres. « Cette réconciliation permettra de s’entendre sur un même directoire pour aller aux élections de manière unie », a dit l’accusateur de Kabund.
 
Après l’audience de ce mercredi 28 mars 2018, l’affaire a été prise en délibéré sur demande du ministère public. Les deux parties reviendront devant les juges dans huit jours, annonce Actualité.cd.
 
Elections : respect du calendrier
 
Dans un autre chapitre, Forum des As fait savoir que le gouvernement congolais a débloqué mercredi 28 mars, 22 650 000 USD, pour financer les élections officiellement prévues pour le 23 décembre prochain. A cet effet, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo, a assuré que le «calendrier électoral publié début novembre dernier sera respecté».
 
«Ce qu’il faut préciser, c’est d’abord que le 5 novembre nous avons publié le calendrier. Et, toutes les activités prévues à cet effet sont exécutées conformément à ce qui a été planifié. La loi électorale a été adoptée et promulguée par le chef de l’Etat. Nous avons clôturé l’opération d’enrôlement et d’identification des électeurs au Kasaï le 31 janvier dernier comme prévu. Le 7 février, nous avons lancé le processus de duplication des électeurs et pensons que le 6 Avril prochain, nous allons publier les statistiques par entité», a rappelé le numéro 1 de la CENI, dont les propos sont repris par Forum des As.
 
En parlant des élections, Le Potentiel note qu’à partir du 1er avril, la MONUSCO sera largement impliquée dans le processus électoral et la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016, et ce au grand dam de Kinshasa, qui espérait la réduction sensible de la présence des Casques bleus de même que leur mise à l’écart du processus électoral. Pour ce quotidien, le nouveau mandat accordé mardi à la MONUSCO par le Conseil de sécurité prend à contre-pied le pouvoir de Kinshasa.

La Mission de l’ONU est désormais guidée par un mandat qui lui donne un large pouvoir d’agir, jusqu’à faire recours aux troupes onusiennes hors de la RDC, en cas d’urgence. A Kinshasa, de bien capter le message, avertit le journal.