Filippo Grandi : «l’insécurité doit être réglée pour que les gens rentrent chez eux»

De retour d’une visite en RDC, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a mis l’accent sur l’interdépendance des crises dont souffre la région des Grands Lacs depuis plus d’un quart de siècle. Une façon pour le chef du HCR de souligner la nécessité d’une volonté renouvelée de recherche de solutions durables.

« On va parler beaucoup d’humanitaire. C’est bien, c’est urgent et c’est nécessaire, mais tout cela est lié à la résolution des conflits politiques », a fait remarquer M. Grandi.

Il a fait cette déclaration après lors d’une conférence humanitaire à Genève, co-présidée par les Nations Unies, l’Union Européenne et le Royaume des Pays-Bas.

Pour le Haut-Commissaire, il faut travailler plus et mieux vers des solutions à ces situations du déplacement, notamment pour les réfugiés et les déplacés internes. « C’est une question que j’ai soulevée lors des rencontres que j’ai eues la semaine dernière avec les chefs d’Etat de la RDC, du Rwanda et du Burundi », a dit M. Grandi. « Aux Présidents Kabila, Nkurunziza et Kagamé, je leur ai dit ce que me disent tous les réfugiés et les déplacés à l’unanimité, c’est l’insécurité qui doit être réglé pour que les gens puissent rentrer chez eux ».

L’autre axe exploré par l’agence onusienne consiste à augmenter les ressources allouées à la réintégration des personnes dans leurs communautés quand ces dernières décident de rentrer chez elles.

« Et troisièmement, il faut que les Etats de la région travaillent plus et mieux ensemble pour trouver une solution à ces phénomènes », a souligné le chef du HCR.

Malgré la détérioration de la situation humanitaire, l’ONU reconnaît toutefois que des progrès sont possibles en RDC.

Au cours des 15 dernières années, sous la direction du gouvernement, les infrastructures dans de nombreuses grandes villes du pays se sont améliorées, l’accès à l’éducation a été amélioré, le taux de mortalité infantile a baissé et les taux de vaccination ont augmenté.

« Le gouvernement de la République démocratique du Congo assure le leadership sur cette crise », a souligné Mark Lowcock qui a également salué l’engagement de Kinshasa à fournir sur ses propres ressources près de 100 millions de dollars.

Au cours des deux prochaines années, ces fonds permettront de faciliter la réintégration des réfugiés congolais, des rapatriés et des personnes déplacées internes. « Nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement.

Nous discutons avec eux du suivi de la conférence d’aujourd’hui et cette discussion aura lieu à un moment donné et à un endroit convenant au gouvernement », a conclu le chef de l’humanitaire de l’ONU.

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