Les causes des dépassements de crédits budgétaires sont certainement à rechercher dans l’irresponsabilité des acteurs de la chaîne de la dépense publique, a estimé mardi 7 décembre la sénatrice Francine Muyumba. Elle a fait cette déclaration lors de l’examen en deuxième lecture de la loi portant reddition des comptes de l’exercice 2020 et du collectif budgétaire 2021.
« La reddition de comptes est une mesure incitative, qui permet de rendre compte de comment les fonds ont été utilisés. Mon constat est toujours le même, certains institutions et ministères tels que la Primature (149,3%), les Affaires Etrangères (359,58%), la Justice (325,84%) et j’en passe, ont enregistré des taux de dépassement très élevés », a déclaré Mme Muyumba.
Elle affirme que les dépassements de crédits de certaines institutions ou d’autres ministères « cohabitent avec une sous-consommation de crédits par d’autres ministères. »
« De cette façon, tout se passe comme si, au terme d’un processus de marchandage non exempt de rapports d’influence, on assistait à certains gels de crédits afin de dégager des économies de ressources affectables à certaines dépenses non budgétisées. Cette pratique fait souffrir des politiques publiques des autres secteurs importants de la vie nationale », a déploré Francine Muyumba.
Selon elle, les causes spécifiques de ces dépassements sont :
- Les masses salariales de certaines institutions sont en constante augmentation à la suite d’une hausse soit du traitement ou/et des effectifs ;
- Une mobilisation des ressources intérieures insuffisantes à la suite du manque de management et aux capacités institutionnelles
- Un pilotage de l’exécution budgétaire pas satisfaisant
- Une gestion de trésorerie très inefficace.
Tous les sénateurs ont déploré et dénoncé des dépassements budgétaires excessifs qui violent systématiquement la loi sur les finances publiques.
Sur un budget initial de 319,7 milliards de francs congolais (159,5 millions USD), la Présidence de la République a déjà consommé plus de 552,7 milliards de francs congolais (276 millions USD) soit un dépassement de 72,9%. La Primature enregistre un dépassement de 13%, tandis que le Sénat a aussi enregistré un dépassement de 14%.
« Tout ça doit changer. On nous vante tous les jours, le Peuple d’abord, est-ce que c’est ça réellement le peuple d’abord ? Les chiffres disent autres choses », se désole Francine Muyumba.