Le Potentiel : « Au-delà des sanctions totalement insuffisantes contre Makenga, James Kabarebe visé »

Une séance de travail au Conseil de sécurité des Nations unies (photo rfi.fr)

Revue de presse du jeudi 15 novembre 2012

Le Potentiel revient ce matin sur les sanctions prises par les Nations unies et les Etats-Unis contre le chef du Mouvement du 23 mars (M23), Sultani Makenga.

Dans le cadre des « sanctions les plus lourdes et les plus significatives » annoncées par le président Barack Obama contre les « responsables de la crise à l’Est de la RDC », révèle le quotidien, les Etats-Unis ont le chef rebelle placé sur leur « liste noire des personnes physiques ou morales sanctionnées pour leur participation au conflit » et ont « gelé ses avoirs ». L’ONU, qui a pris la même décision, y a ajouté l’« interdiction de voyager ».

«  C’est un bon début mais c’est totalement insuffisant » parce que le colonel Sultani Makenga « n’a pas inventé cette pseudo-mutinerie qui affecte l’Est » de la RDC, a déclaré mercredi à Kinshasa le porte-parole du gouvernement cité par le Potentiel.

Tout en admettant qu’« il est bon » que Makenga « soit sanctionné » parce qu’il est un « instrument qui cause beaucoup de tort »,  le ministre des Médias Lambert Mende préfère qu’« on aille jusqu’aux sources, c’est-à-dire au Rwanda », ajoute le confrère.

Et pour le porte-parole du gouvernement, « il y a des noms qui sont autrement plus importants, beaucoup plus décisifs, beaucoup plus dangereux pour les populations du Kivu que Sultani Makenga » qui cite nommément le ministre rwandais de la Défense.

Le Potentiel titre aussi ce matin sur le rapport des Nations unies concernant les massacres des civils à Masisi. Le journal révèle que selon la Monusco, la dimension ethnique des attaques est particulièrement préoccupante dans l’Est de la RDC où, analyse le confrère, les tensions au cours des quinze dernières années, bien que fondamentalement enracinées dans la lutte pour les terres et les ressources naturelles, ont résulté dans des cycles de violence à connotation ethnique.

Selon le rapport, au moins 264 civils, dont 83 enfants, ont été arbitrairement exécutés par des groupes armés au cours de plus de 75 attaques de villages entre avril et septembre  2012.

Pour le quotidien, le chiffres mentionnés dans ce rapport « reflètent les cas documentés dans seulement quelques parties du Masisi, au cours d’une période relativement limitée dans le temps et sont donc loin de présenter un aperçu exhaustif de la situation des droits de l’homme dans l’Est de la RDC ».

Sur le même sujet, La Prospérité s’exclame : « Masisi : plus de 264 civils tués ! ». Et pour le quotidien, le nombre réel de victimes pourrait être beaucoup plus élevé. La période considérée étant relativement limitée dans le temps, ce rapport est visiblement loin de présenter un aperçu exhaustif de la situation des droits de l’homme dans l’Est de la RDC.

A en croire les enquêteurs, indique la Prospérité, de nombreuses victimes ont été tuées à coups de machette, tandis que d’autres ont été brûlées vives dans leurs maisons.

D’autres violations des droits de l’homme décrites dans le rapport incluent des déplacements forcés massifs, des pillages à grande échelle et des destructions des propriétés privées. Les enquêteurs ont également confirmé quatre cas de violence sexuelle impliquant le viol de 12 femmes.

Les groupes armés à la base de ces exactions sont notamment les Raia Mutomboki, les Maï-Maï Kifuafua, Les FDLR et les Nyautura.

Un tout autre sujet à la une de Forum des As. « Découpage Territorial: Une démarche inopportune », titre le journal qui rappelle que le statut officiel de la RDC comme pays doté de 26 provinces sera bientôt débattu au Parlement.

Le confrère se dit convaincu que la loi sur cette question sera sans difficulté votée mais ajoute que si certains leaders politiques locaux, las de multiples déceptions de la centralisation, se frottent les mains parce que se disant avoir trouvé de l’emploi, cette nouvelle donne suscite cependant des inquiétudes.

« Le contexte actuel du pays se prête-t-il a pareil changement ? Où trouvera-t-on de l’argent pour construire les infrastructures devant abriter les nouvelles provinces ? La population est-elle suffisamment préparée pour éviter des conflits interethniques ? », s’interroge Forum des As.