Le député national Steve Mbikayi a interpellé le gouvernement congolais sur les démolitions de constructions jugées anarchiques à Kinshasa. Dans une question orale avec débat adressée au ministre des Affaires foncières et déposée à l’Assemblée nationale la semaine dernière, l’élu de Mont-Amba affirme soutenir l’opération visant à assainir l’urbanisme et prévenir les inondations dans la capitale.
Cependant, il dénonce une contradiction dans l’action de l’État, qui délivre des documents officiels pour des lotissements et des constructions, avant de revenir des années plus tard pour démolir ces mêmes habitations sans indemniser les occupants.
« Comment expliquer que l’État, qui délivre des certificats d’enregistrement après avoir encaissé de l’argent, soit le même qui détruit ces maisons cinq, dix, voire vingt ans plus tard, sans compensation ? Ces citoyens ont agi de bonne foi », a déclaré Steve Mbikayi.
Le député critique également les délais jugés trop courts accordés aux occupants pour évacuer les lieux. Alors que la procédure prévoit une mise en demeure de plusieurs jours, voire de plusieurs semaines, il affirme avoir entendu le ministre provincial annoncer un délai de seulement 48 heures.
« Cela devient illégal. Et quand c’est illégal, l’État doit indemniser les victimes. Même si certains peuvent être considérés comme de mauvaise foi, pour des raisons sociales, l’État doit les assister. On ne peut pas les laisser à la belle étoile. Il faut les recenser, leur offrir un logement ou une aide pour en retrouver un », a-t-il insisté.
Cette prise de position relance le débat sur la responsabilité de l’État dans la gestion foncière et la protection des citoyens ayant investi légalement dans des terrains ou des constructions aujourd’hui menacés de démolition.